<<L'employabilité des lauréats en sciences de l'éducation est la solution pour sortir l'école tchadienne de l'agonie>>, suggère Djimrassem Thalès, Pédagogue et enseignant !

Djimrassem Thalès, Pédagogue, enseignant à la Faculté des sciences de l'éducation a animé une conférence de presse ce, samedi 09 juillet 2022 au Centre Culturel Loyola de Paris-congo pour la conférence de presse.

Cette conférence de presse vise à échanger avec vous sur le sujet à savoir « La refondation de l'école tchadienne ne peut être effective qu'en mettant au centre du système les sciences de l'éducation, ses spécialistes et ses lauréats ».

En effet, les sciences de l'éducation désignent l'ensemble des sciences qui s'intéressent à l'éducation. Le sujet de l'éducation, c'est-à-dire l'enfant est un être complexe. C'est pourquoi son éducation ou sa perception nécessite la collaboration de plusieurs sciences, d'où les sciences de l'éducation. Les Sciences de l'éducation renvoient également à l'ensemble des disciplines qui envisagent d'une part, les multiples aspects de la réalité de l'individu du point de vue physique, biologique et psychologique. D'autre part, elles s'intéressent aux conditions au sein desquelles s'effectue l'œuvre éducative au sens de civilisation, d'idéologie, de la société, etc. Enfin, elles renvoient aux techniques empruntées à ces différentes disciplines et appliquées à l'objet propre de l'action envisagée. Il ressort de ce qui suit que les sciences de l'éducation sont une condition fondamentale pour le bien-être de la société. Les pays qui ont un système éducatif performant, efficace et compétitif sont ceux qui ont compris l'importance des sciences de l'éducation. Ces pays conditionnent l'exercice du métier d'enseignant par la formation dans le domaine des sciences de l'éducation.

C'est dans ce contexte de professionnalisation du métier d'enseignant que sont créées les Ecoles Normales Supérieures (ENS), les Ecoles Normales d'Instituteurs Bilingues (ENS) et les Facultés des sciences de l'éducation. Les responsables aux différents postes dans le secteur de l'éducation qu'ils soient de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et des autres ministères connexes sont formés dans le domaine des sciences de l'éducation.

Au Tchad, la Faculté des sciences de l'éducation de l'université de N'Djaména offre des formations à travers quatre (4) départements. Il y a le département d'Administration et de Planification de l'Education (APE). Ce département propose deux parcours en licence. Il y a le parcours en administration et planification de l'éducation et le parcours en documentation. En administration et planification de l'éducation, il est question pratiquement de la formation des gestionnaires de l'éducation en termes de directeurs, proviseurs, délégués et autres. La documentation concerne la formation des archivistes, les documentalistes, les gestionnaires de l'administration, les bibliothécaires, les conservateurs des musées, etc. Toutes les structures administratives ont besoin des documentalistes.

Il y a le Département de Curricula et Didactique (DCD) qui propose un parcours en curricula et en didactique générale. Il est question de la formation des concepteurs des programmes de formation.

Il y a le département des Fondements et Pratiques de l'Education (FPE) qui offre un parcours en fondements et pratiques de l'éducation. Techniquement, il est question de la formation des enseignants intervenants dans les Ecoles Normales d'Instituteurs Bilingues (ENIB), des structures de formation continue des enseignants, des animateurs pédagogiques, etc.

Enfin le Département de psychosociologie de l'éducation (PSE) qui offre un parcours en Rééducation et en psychologie de l'éducation. Il est question pratiquement de la formation des rééducateurs et des psychologues scolaires. Ils doivent intervenir dans les centres et structures de rééducateurs des jeunes délinquants, des personnes dépendantes de l'alcool, des personnes victimes de troubles divers. A l'école, ils aident à l'adaptation scolaire, à aider les jeunes et les enseignants à bien cohabiter. Ils anticipent également sur les conflits divers.

Depuis 2012 à ce jour, la Faculté a formé plusieurs jeunes dans ces différentes spécialités. Malheureusement, les autorités en charge de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la Fonction Publique méconnaissent ou ignorent ces lauréats. Ce qui se justifie par le fait qu'ils ne sont pas employés par les institutions publiques. Alors que sur le terrain, il manque énormément des conseillers d'orientation, des psychologues scolaires, des administrateurs bien formés, des spécialistes en élaboration des programmes de formation des enseignants, des animateurs pédagogiques bien formés, des bibliothécaires bien formés, etc. Les programmes de formation et les manuels scolaires souffrent des insuffisances pédagogiques très graves. Les documents conçus avec des fautes et des images inadaptées à la réalité de l'enfant tchadien. La plupart des formateurs dans les ENIB n'ont pas le profil relatif à la mission des ENIB. Cette présentation n'est que la partie visible de l'iceberg. Il est donc urgent pour les autorités en charge de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la Fonction Publique et les autorités militaires de transition de se pencher sur l'employabilité des lauréats en sciences de l'éducation. C'est l'une des solutions pour sortir de l'école tchadienne de son état agonisant. Tel est donc l'objectif de cette conférence de presse.

Djangbei Franklin