La Journée Mondiale de la Liberté de la Presse se célèbre ce 3 mai 2024, en sa 31ème édition autour du thème : Crise environnementale et urgence du journalisme. Cette année encore, la journée du 3 mai sera célébrée, par les journalistes tchadiens, en différé pour des raisons de chevauchement du calendrier. En effet, les journalistes tchadiens sont, jusqu'à la fin de la période électorale présidentielle actuelle, occupés à couvrir les campagnes des différents candidats et ces contraintes professionnelles nous amènent à reporter la célébration festive comme nous sommes habitués à le faire.

Cette célébration mondiale sert à rappeler au gouvernement la nécessité de respecter son engagement en faveur de la liberté de la presse. Mais cette journée est aussi l'occasion pour les journalistes de faire une introspection relative à leur rôle social et leur responsabilité sociétale. Nous sommes interpellés en tant que professionnels de l'information à réfléchir, à cette occasion particulière, sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l'éthique professionnelle que nous nous sommes prescrite nous-mêmes. 

Chers consœurs et confrères journalistes,

La 31ème édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse consacrée à l'importance du journalisme et de la liberté d'expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle nous met au premier plan de la lutte contre les effets du changement climatique. En effet, cette crise climatique qui prend de l'importance depuis quelques années bouleverse l'environnement et les écosystèmes, mais aussi la vie de milliards de personnes à travers le monde. Ces chamboulements climatiques méritent d'être connus et partagés. Car, c'est seulement en sachant qu'il est possible d'agir.

C'est pourquoi le rôle des journalistes est crucial. C'est à travers le travail courageux et persévérant des journalistes que nous pouvons faire savoir ce qui se déroule à travers les différentes régions du Tchad et dans le monde. Car, les néfastes effets du changement climatique n'épargnent aucune région du monde. Les journalistes doivent donc être en première ligne de ce combat collectif pour la santé de la planète et des hommes.

Dans le contexte du changement climatique, de la perte de la biodiversité et de la pollution de l'air, les campagnes de désinformation remettent en question les connaissances scientifiques. Les attaques contre la validité de la science constituent une menace sérieuse pour un débat public éclairé. Les informations trompeuses et fausses sur le changement climatique peuvent susciter le doute et l'incrédulité quant aux questions environnementales, à leur impact et à leur urgence, sapant ainsi les efforts pour y remédier. D'où l'importance du choix du thème central de la commémoration de la 31ème Journée mondiale de la liberté de la presse.

Mesdames et Messieurs, chères consœurs, chers confrères !

La Journée mondiale de la liberté de la presse est également une journée durant laquelle nous réaffirmons notre soutien aux médias qui sont des cibles des pouvoirs politiques qui tentent d'imposer des restrictions. Les conditions d'exercice du métier deviennent très difficiles, ce qui n'augure rien de bon pour la liberté de la presse. Même si l'on ne parle pas encore de l'abolition de la liberté de la presse, la suspension de plus de 80 titres d'organes de presse indépendants à la veille des consultations populaires annonce des jours sombres pour les médias tchadiens. 

C'est aussi l'occasion pour l'UJT de se souvenir de nos confrères disparus dans l'exercice de notre profession. La journée de commémoration nous offre l'occasion de demander que les auteurs des crimes commis contre les journalistes soient poursuivis et punis. Nous n'oublions pas ceux qui ont perdu la vie dans des conditions encore non élucidées.