A travers une conférence de presse animée, ce samedi 04 février 2023, au Centre Loyola de Paris Congo, dans le 6ème arrondissement, Djimrassem Thalès, pédagogue et enseignant invite les autorités de la transition de prendre en main la question de l'éducation des jeunes, gage du progrès et de l'accomplissement de l'homme.

Pour le conférencier, les problèmes de l'école tchadienne demeurent sans solution :<< L'école est même banalisée, rejetée et bafouée. En étudiant, en allant à l'école, pour la plupart de certains tchadien, c'est une perte de temps ou on n'a rien à faire>>.

Lisez l'extrait de sa communication !

1-La solution pour chômage et sous-emploi des jeunes : redéfinir les objectifs de l'école en tenant compte de la réalité du marché de l'emploi et les besoins de la société tchadienne.

De nos jours, il est difficile de maintenir les objectifs de l'école selon le modèle colonial. Les finalités de l'école coloniale sont désuètes. La remise en cause des objectifs de l'école coloniale se matérialise par le chômage chronique des jeunes. L'école a été implantée au Tchad pour le service de la colonisation. Il est question de former les subalternes pour la machine coloniale. Il est question d'avoir des commis pour la bonne marche de l'administration coloniale. Il ressort de ce qui précède que l'école était implantée pour le besoin de la colonisation. Il faut donc reconnaître que l'école tchadienne fonctionne largement avec le programme hérité de la colonisation. Il y a certes quelques aménagements mais pas de profondes réformes. Nous avons pour la plupart un programme essentiellement théorique qui ne tient pas compte des besoins et la préoccupation du monde de l'emploi. C'est donc une école qui remplit mal sa fonction d'insertion des jeunes dans le système productif.

Entre le système scolaire et le système de production, il y a un grand écart. La situation actuelle de l'école tchadienne se justifie par une mentalité bureaucratique installée dans la conscience des diplômés par l'ancien modèle des années 60.

Pour remédier à cette situation, il importe d'agir en deux temps. En amont, il faut réviser en profondeur le programme de l'école en tenant compte des besoins du monde de l'emploi. En aval, il faut accompagner les jeunes dans la recherche de l'emploi. Il faut signaler que de nos jours, l'école doit répondre plutôt à la demande des utilisateurs particulièrement à des personnes engagées dans la vie active.

2-Il faut résoudre la question de l'inadéquation de la formation avec l'emploi : Les universités et les écoles de formation professionnelle doivent orienter la formation des jeunes en tenant compte du marché de l'emploi. Ce qui éviterait la question du chômage et du sous-emploi. Au contraire, il faut proposer aux jeunes un cycle académique et un cycle professionnel.

3-La réforme du système éducatif actuel doit prendre en compte la question de l'entrepreneuriat, l'éducation à la vie et l'amour.

4-Les jeunes abandonnent les cours en faveur des activités génératrices des revenus. Il faut une prise de conscience des jeunes et l'implication des parents pour une fréquentation régulière des cours.

5-La problématique de la lecture dans notre pays et surtout en milieu. Les élèves et les étudiants n'aiment pas la lecture. Les bibliothèques et les centres de lectures sont pratiquement vides. Il faut des actions au niveau des parents, des écoles et une prise de conscience des jeunes pour un retour à la lecture.

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