Le sang des tchadiens a encore coulé. Ce 20 octobre une marche interdite par le gouvernement s'est transformée en cauchemar pour plusieurs personnes. A N'Djamena, Moundou, Doba et Koumra, les manifestants sont sortis tôt le matin pour faire face aux forces de l'ordre.

Des heurts qui malheureusement, ont fait plusieurs morts. Une cinquantaine. Parmi les victimes, il y a des civils mais aussi quelques éléments des forces de l'ordre pris à parti par les manifestants. 

Des morts qui interpellent. Des jeunes sont lâchés dans la rue et leurs vies leurs sont ôtées, à fleur de l'âge. Sur les réseaux sociaux, on parle de plus de 60 à 70 morts. Macabre décompte. Des Tchadiens sont morts dans tous les cas. 

Comme disent les évangélistes américains, la vie est un don de Dieu et personne sur terre, de son libre arbitre, ne peut décider de l'enlever à son semblable sans enfreindre à la volonté de Dieu. Dieu lui-même nous a créé tous différents, chacun avec sa manière de voir les choses, sa conception de la vie, son ego et ses ambitions.

Mais dans cette différence, nous devons avoir une chose qui devrait nous unir et un chemin nous permettant de vivre en harmonie. Cette chose s'appelle le Tchad et la démocratie constitue le chemin qu'il faut forcément suivre pour une meilleure harmonisation de notre vie dans nos différences. 

En démocratie chacun est libre d'exprimer son point de vue et que l'autre peut ne pas le partager mais que personne ne subisse des conséquences à la suite de ce désaccord. Mais cela doit se faire dans le respect des règles établies dans un État de droit. 

Ce qui s'est passé ce 20 octobre pourrait être évité. Malheureusement, les ego ont pris le dessus et le Tchad a encore fait parler de lui, en mauvais. On peut ne pas être d'accord sur les options politiques, c'est bien normal et même souhaitable en démocratie mais rien ne justifie les tueries de ce 20 octobre. Absolument rien. 

Quoi qu'on dise, c'est la population qui souffre, qui est utilisée par les politiciens. Gouvernants, politiciens ou autre leader, chacun défend ses intérêts quel que soit le nombre de ceux seront sacrifiés pour les circonstances. Eux, c'est la ligne d'arrivée qui les intéressent. Triste !

Il est bien normal et même salutaire de lutter pour la justice, l'égalité mais faudrait-il que cette lutte émane réellement d'un peuple sans aucune manipulation et en toute indépendance. 

Les politiciens sont ce qu'ils sont et usent tous les moyens pour obtenir ce qu'ils veulent. Ils séduisent et utilisent d'autres moyens peu orthodoxes pour parvenir à leur fin. 

Que ça casse ou ça passe, l'essentiel c'est d'atteindre l'objectif fixé et d'ailleurs, en politique, tous les moyens sont bons pourvus qu'ils soient efficaces dit-on. Qui parmi ces leaders qui ont appelé à la marche de ce 20 octobre était sorti ou blessé ? Certainement personne et encore faudrait-il rappeler qu'on ignore leurs agendas cachés. Qui sont ces dirigeants africains qui étaient presqu'un modèle de liberté et de justice à apporter un changement après avoir accédé au pouvoir ? Sauf quelques rares qui ont fait l'exception et qui ne sont plus de ce monde.      

L'Afrique se souvient encore des dirigeants qui ont promis le paradis à leur peuple lorsqu'ils étaient dans l'opposition mais ont fait pire une fois au pouvoir. 

Il est temps que les tchadiens se réveillent afin de prendre eux-mêmes le destin du Tchad en main sans être manipulés par les politiciens dans leur ensemble. 

Ahmat Adoum Moussa