Que se passe-t-il à la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) ? La question mérite d'être posée au vu des passes d'armes observé dans la maison de l'argent entre le Directeur Général le Tchadien Abass Mahamat Tolli et le Président du Conseil d'Administration de cet institution financière le Centrafricain Herve Ndoba au sujet des résultats du concours de recrutement à la BEAC.

La zone Afrique Centrale est décidément hantée par les démons du Népotisme. Même dans un concours de recrutement au sein d'une prestigieuse institution financière suscite le tolet sur la toile et les réseaux sociaux. Le concours de recrutement lancé le 28 mai 2022 et toujours en cours dans phase actuelle des oraux se voit déjà controverser après la publication des résultats de la phase écrite. Selon nos confrères du journal Jeune Afrique, Dans un courrier daté du 1er août et adressé au gouverneur de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, le Centrafricain Hervé Ndoba Président du comité ministériel de l'Union monétaire d'Afrique centrale et actuel patron du conseil d'administration de la BEAC, a instruit de surseoir, de manière immédiate, au processus de recrutement en cours au sein de l'organisation. Celui-ci a expliqué prendre cette décision en réaction à des situations dont il est certain qu'elles portent indubitablement et gravement préjudice à l'image de la Banque.

Pour sa part, le cabinet du gouverneur de la BEAC affirme que « les accusations de népotisme sont totalement infondées ». « Le concours de recrutement est ouvert à tous les citoyens de la Cemac remplissant les critères d'éligibilité. Le processus est conduit par des structures ad hoc internes à la Banque, en plus d'un cabinet de recrutement international. Il est également à noter que le recrutement ne se situe encore qu'à la phase des tests écrits. Il reste d'autres étapes du concours avant la proclamation des résultats définitifs », explique-t-il. Chose que se refuse d'entendre le PCA Hervé Ndoba, il faut redistribuer les cartes et permettre à tous les pays de la CEMAC de s'en tirer à bon compte dans la mangeoire. Ou à défaut ‘'ça gâte ça gâte''. Au Tchad on ne l'entend pas de cet oreille, la coutume en Afrique voudrait que lorsqu'on est à la mangeoire, qu'on associe toute la famille et même tout le village y compris même ceux qui n'ont pas le profil du poste. Ce n'est pas nouveau sur les tropiques, et la BEAC n'est pas un cas isolé, la CEMAC, la BDEAC, la CEEAC, et bien d'autres institutions inter-états en font pareil et rien n'y est fait malgré les dénonciations de la presse. Un mal qui freine énormément le développement de la sous-région Afrique centrale. La méritocratie est bafouée au profit du favoritisme ou encore de l'appartenance ethnique.

Toutefois quelques questions méritent d'être posées. Ce concours était vraiment ouvert à tous et à toutes les couches de la société ? Ce concours a-t-il été organisé dans les règles de l'art dans les différents pays de la CEMAC ? Pourquoi contrairement aux années précédentes, on avait jamais entendu pareil bruit autour de ce concours ? Autant de questions qui démontre que les règles du jeu ont cette fois été bouleversé à l'insu de certains.

A en croire certaines sources dans la maison BEAC du coté de Yaoundé, le concours cette année a été organisé par le cabinet AfricSearch de Didier Acouetey, alors qu'il l'était auparavant par la société Apave, pourquoi ce changement on en sait rien seule la direction générale connait. La même source révèle que dans certains centres d'examen au niveau du Cameroun, on a observé des retards de plusieurs heures, l'absence d'éclairage, l'indisponibilité de copies, l'impossibilité pour les candidats de passer l'épreuve dans la langue choisie. Des attitudes qui contribuent à la fraude dans un concours qui se veut libre et équitable.

Pour le numéro un de la BEAC, « ce processus doit aller à son terme, le concours organisé par un cabinet international dans sa phase écrite s'est bien déroulé et place désormais à la phase orale qui se déroulera à Paris. Le politique n'a pas à s'immiscer. »

A la publication des résultats de la phase écrite, il apparait clairement qu'un seul pays s'est taillé la part du lion frustrant au passage les trois autres pays membres de la CEMAC ce qui amène à s'interroger sur la mise en œuvre du principe des quotas ou de l'équilibre régional dans les concours inter-états au sein des institutions sous-régionales. C'est un donc un bras de fer qui est ainsi engagé entre Tchadien et Centrafricain au sein de l'institution financière. Qui en sortira vainqueur la question reste posé. Le processus de recrutement entamé se poursuit.

Guy Roland (la note d'Afrique)