Au titre de remplacement, c'est le cinquième changement de Directeur Général à la tête de la Société Nationale d'Electricité (SNE) en trois (3) ans. 

D'abord, il faut rappeler que la SNE a des problèmes plus d'ordre structurel que fonctionnel. Elle fonctionne a perte à cause des coûts élevés des charges d'exploitation principalement le système de production des centrales est assuré par le gazoil, dette élevée auprès de ses fournisseurs et banques, impayés énormes de l'Etat et Premier client, vétusté des équipements, insuffisance des investissements pour augmenter la production et améliorer les outils d'exploitation, fraude massive et gratuité pour certains (militaires, particuliers...) détournement et enrichissement illicite, le lobby puissant derrière le carburant et des contrats opaques, absence/inapplication d'un véritable plan de développement et d'assainissement !

Enfin depuis 2000, plus de 900 milliards de FCFA investis dans la Société à travers plusieurs projets,

dernier en date est le Fonds africain de développement (un don de 21,51 millions de dollars américain pour mettre en œuvre le Projet d'appui au secteur de l'énergie électrique : PASET), avant celui-ci un autre projet financépar la Banque Mondiale d'un montant de 250 millions de dollars américain ( Projet d'Accroissement de l'Accès à l'Energie au Tchad (PAAET) vise à porter le taux 

d'accès à l'électricité à 30% d'ici 2027 par la densification du réseau dans la ville de N'Djamena, l'installation de mini-réseaux dans les villes secondaires, et la mise en place de systèmes 

solaires autonomes (SSA) dans les zones rurales. En outre, le Projet permettra d'accroître 

l'accès à l'énergie des réfugiés et leurs communautés hôtes), plusieurs subventions de l'Etat.

Malgré ces investissements et séparation en deux sociétés différentes avec celle de l'eau, le niveau de production de la SNE n'a pas atteint 300 Megawatts pour une population et urbanisation en hausse constante. 

Aujourd'hui le Tchad a un faible taux 

d'accès à l'électricité qui est moins de 8 % avec une grande disparité entre la capitale (80% ) et les 

autres provinces (20%). La Société Nationale d'Électricité (SNE) ne couvre que 12 provinces 

sur les 23 que compte le Tchad. Le niveau de la production est moins de 150 Megawatts pour une demande suffisante de 500 Megawatts pour assurer la couverture des millions de foyers. L'Etat a mis en plan de nouveaux programmes pour intensifier le réseau électrique mais nécessite plusieurs mois, années pour voir le jour dont le mega projet avec Savannah (déjà décriée dans le projet Pétrole). 

Conclusions : Certes, le nouveau Directeur Général, le Général Ramdan Erdebou ( un homme apprécié pour son travail lorsqu'il occupait l'administration territoriale décentralisée ) secondé par un autre Militaire, une situation pour la première fois qui caractérise la militarisation de la hiérarchie fonctionnelle de la SNE, même s'il peut stopper et combattre certains comportements, pratiques pour donner de verni à son autorité nouvellement acquise, mais peut-il s'attaquer et résoudre tous les problèmes cités ci dessus ? 

Par ailleurs, même s'il a la volonté, il affrontera la dure réalité. D'abord la longévité est de courte durée dans cette ambiance de transition politique d'agitation, la résistance des forces contre la bonne gouvernance sera devant lui. Aussi comment réussir une équipe sans expertise financière, économique avérée, sans soutien politique nécessaire, un plan d'investissement et de redressement indispensable ? 

Le temps est le meilleur juge pendant que les meilleurs managers ont montré leurs limites dans un environnement peu favorable à la bonne gouvernance.

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