Le Parti Les Patriotes a animé un conférence de presse, ce samedi 21 janvier 2022 à son siège pour clarifier les positions de sa formation politique sur les événements du 20 Octobre 2022 et sur la crise politique actuelle dans laquelle le pays est plongé. 

Lire l'intégralité de la déclaration du Président national du Parti les Patriotes !

Tchadiennes, Tchadiens ;

Chers Camarades, Militants, Militantes et Sympathisants du Parti Politique Les Patriotes ;

Membres du Comité Central du Parti Politique Les Patriotes ;

Mesdames et Messieurs les Journalistes.

Je tiens à vous remercier d'avoir accepté l'invitation du Parti Politique Les Patriotes à cette première conférence de presse après sa suspension injuste, illégale et arbitraire par le Gouvernement de transition.

Cette conférence de presse vise à clarifier les positions de notre formation politique sur les événements du 20 Octobre 2022 et sur la crise politique actuelle dans laquelle notre pays est plongé. 

Pour clarifier notre suspension ;

Nous voudrions préciser à tout le peuple tchadien que le parti politique « Les Patriotes » a été suspendu pour rien d'autre que pour son affirmation ferme des droits constitutionnels et universels du peuple tchadien à la liberté d'expression, et d'association. 

Le Parti Politique Les Patriotes a été suspendu parce que le gouvernement de transition nie à certaines personnes le droit de former une organisation politique ou de s'engager dans l'activisme politique.

Les partis politiques de l'opposition au Tchad ont été suspendus, parce que le gouvernement de transition, incapable d'assumer ses dérives dictatoriales face aux revendications du peuple tchadien et aux exigences de la communauté internationale en matière de respect de droits humains, a cherché des personnes et des organisations comme les boucs émissaires des événements sanglants et macabres du 20 octobre 2022. 

Le gouvernement a voulu utiliser les événements du 20 octobre 2022 pour camoufler sa dérive autoritaire, son échec total en tant qu'État et faire taire toutes les personnes et toutes les organisations qui ne sont pas d'accord avec sa gouvernance désordonnée et chaotique.

Donc, the gouvernement a cherché des personnes et des organisations comme les boucs émissaires des événements sanglants et macabres du 20 octobre 2022.

Il semble que le gouvernement de transition soit aveugle vis-à-vis des nécessités constitutionnelles pour faire du Tchad, un pays démocratique où le multipartisme et tous les droits humains universels sont autorisés et garantis. 

Il est clair pour tous, qu'au cours de ces derniers 22 mois, que le gouvernement a systématiquement supprimé sans aucune conséquence juridique, toutes les libertés garanties par nos lois fondamentales, étant donné qu'au Tchad, il n'y a pas de système judiciaire indépendant auquel on peut faire recours en cas d'abus de pouvoir exécutif.

Malgré cette atteinte préméditée à nos droits, nous conseillons le gouvernement de transition est de rester très prudent et vigilant avec nos maigres acquis démocratiques, nos faibles institutions publiques et notre paix fragile, que nous avons plus que jamais besoin de préserver à tout prix.

L'amateurisme politique et les désordres ne se sont pas arrêtés avec la tentative de suppression de notre démocratie et de notre activisme politique. Mes chers compatriotes, au cours des années qui viennent de s'écouler, notre pays le Tchad a traversé une période très tumultueuse de son histoire, une année d'irrégularités constitutionnelles et d'effrayantes incertitudes sans précèdent.

C'est une période très sombre, vu que, pour la première fois de son histoire, le Tchad a connu de nombreux événements tragiques. En plus de la disparition du président de la République, ce pays a fait face à des tueries insensées sans précédent de milliers de civils tchadiens à Kouri-bougoudi au nord, à Mangalmé au centre, à la frontière est avec le Soudan, à Moundou, à Sarh au Sud et même la capitale de la nation n'a pas échappé à ces évènements, comme nous avons tous été témoins à l'événement très sanglant du 20 octobre 2022.

Mes chers compatriotes, même si ces événements douloureux, couplés à cette incertitude constitutionnelle dans laquelle nous nous retrouvons, ne nous permettent pas d'être optimistes quant à l'avenir de notre cher pays, je voudrais insister, sur la paix et la nécessité de prier, pour que ces événements ne se reproduisent plus jamais.

Je voudrais aussi dire, malgré l'avenir sombre auquel nous sommes confrontés aujourd'hui, malgré l'échec total de la gouvernance et l'insuccès sans précédent de notre ordre constitutionnel, le peuple tchadien pendant ces 22 mois, a fait preuve d'une maturité politique très forte, d'une patience exceptionnelle, et d'une résilience très solide pour construire son pays.

Mais, le danger est que les acteurs politiques de ce pays ignorent cette volonté collective du peuple tchadien ;

Le danger, est que, ce pays est confisqué par un groupuscule des égocentriques, affamés de pouvoir, sans aucune vision ou mission pour conduire l'ensemble du pays, vers un avenir certain.

Nous assistons à un vaste programme de nominations basées sur aucune règle, au mépris total des textes administratifs, excluant la grande majorité des Tchadiens, avec un effet désastreux sur la cohésion sociale et le sentiment d'appartenance à ce pays.

Le soi-disant gouvernement de transition d'union nationale semble avoir privilégié l'achat des consciences et le partage ostentatoire des postes pour faire taire les acteurs publics, au lieu de travailler au retour à l'ordre constitutionnel.

Nous sommes face à un gouvernement sans plan ni programme, dans une période aussi difficile que celle que nous traversons au Tchad. 

Ce qui a été présenté au CNT ou l'organe législatif de la transition constitue, en réalité, un programme digne d'un conseil municipal et non le programme national d'un pays avec un budget prévisionnel de plus de 1800 milliards de FCFA (un programme de milliers de latrines et de lampadaires). 

Il s'agit essentiellement, d'un gouvernement qui ne possède aucun plan fiable et aucune feuille de route dans une période où le pays a besoin des meilleurs de ses fils et de ses filles, pour se mettre au service de leur nation. 

Mais, malheureusement, nous avons un gouvernement plein de scandales, aussi économiques que sociaux, une mal gouvernance légendaire à des niveaux disproportionnels que le Tchad n'a jamais connus.

Passons à la gouvernance et à la situation économique actuelle du pays ;

Si nous jetons un rapide coup d'œil sur la situation économique du notre pays, nous voyons que nous avons un gouvernement qui manque de la créativité et de l'intelligence nécessaire pour assurer une simple sécurité alimentaire ou assurer les services des bases pour sa population. 

Ce qui est encore pire, c'est le phénomène de l'insécurité des personnes et des biens, nous pourrions tous accepter aujourd'hui que la ville de N'Djamena n'a jamais été aussi dangereuse pour les personnes et les biens depuis sa création.

Nous vivons dans un Tchad où les gens qui se sont choisis pour diriger le pays ont très peu de compréhension ou un mépris total des règles financières permettant l'abus flagrant du trésor public. Le trésor public est devenu une banque privée au service de quelques amateurs arnaqueurs sans aucun mécanisme de contrôle.

Cette absence de bonnes politiques sociales et économiques, associée à une incapacité totale à contrôler l'inflation, a conduit à une hausse des prix des denrées alimentaires qui atteint un niveau record. 

Nous vivons dans un pays où les importations des ordinateurs, des serveurs et des iPhones sont dédouanées à taux zéro alors que les produits de première nécessité comme l'huile de cuisine et les pâtes alimentaires sont taxées à plus de 30 % de leur valeur transactionnelle. Quelle moquerie, mes chers frères et sœurs, le Tchad a besoin d'un gouvernement qui a une vision et une mission.

Nous vivons dans un pays où la corruption est devenue la norme dans notre administration, rendant le vol du fonds publics possible en toute impunité et sans crainte de conséquences. 

Ce niveau de corruption a conduit les citoyens tchadiens à se sentir très écartes et incapable d'assumer leur citoyenneté dans ce contexte. Le pire, c'est que les Tchadiens n'ont aucune confiance dans leurs administrations, dans leurs institutions ou dans leur propre pays aussi.

En effet, pire et simple, l'État tchadien est le principal prédateur du bonheur du people tchadien avec un effet destructif sur leur vie. Les fonctionnaires, les services de sécurité et de sureté public sont des voleurs organisés par l'Etat pour punir ses propres citoyens.

On peut donc conclure sur le gouvernement actuel en disant que ;

Ce gouvernement ignore délibérément ses tâches principales en tant que gouvernement de transition, qui sont d'assurer les services publics de base, la réécriture de la constitution, le code électoral, le découpage administratif et territorial, l'organisation du référendum, et enfin conclure par l'organisation d'une élection nationale libre et transparente.

Ce manque d'actions de la part du gouvernement de transition est considéré par certains comme un effort délibéré et intentionnel pour s'écarter de son rôle principal et maintenir le pays dans cet ordre inconstitutionnel jusqu'en octobre 2024, cela représente certainement un retour à l'autocratie. Donc, nous devons tous travailler pour éviter une telle éventualité.

Du coup, nous nous posons tous la question de savoir quelles sont les solutions à la crise politique actuelle à laquelle nous sommes confrontés ?

L'élément le plus important dans cette équation est la prise de conscience que tous les Tchadiens doivent faire partie de la solution en toute transparence et honnêteté. 

En plus, La solution pour faire avancer ce pays est d'accepter tout d'abord, que nous, le peuple tchadien, n'avons pas l'option de débarrasser des autres Tchadiens que nous considérons comme indésirables pour notre ambition, ou notre avenir ou notre bonheur.

La solution réside dans notre tolérance envers nos compatriotes malgré leurs divergences et l'acceptation de notre unique identité tchadienne ainsi que l'acceptation du fait que notre bonheur dépend toujours du bonheur de tous les autres tchadiens.

En d'autres termes, notre salut dépend de l'importance que nous accordons à la notion de citoyenneté, qui impose à nous tous le travail pour le bien-être de ce pays, le renoncement au cancer de la corruption, de la mauvaise gouvernance et de tous les obstacles qui entravent le développement de ce pays.

Notre salut dépend simplement de l'acceptation du fait que notre croyance, notre appartenance, et notre position géographique n'ont rien à voir avec notre citoyenneté et avec nos devoirs et obligations envers notre pays.

Je voudrais conclure en disant que ;

L'année 2022 a été très sombre et douloureuse sur tous les fronts sociaux, économiques et politiques. Malgré cela, nous devons nous féliciter pour la résilience formidable et la patience inégalées, dont, nous avons fait preuve, en tant que Tchadiens pour garder ce pays intact et en paix. 

Ces efforts collectifs des Tchadiens sont les seules raisons pour lesquelles nous avons tous une lueur d'espoir pour l'avenir du Tchad.

Je voudrais donc vous inviter, mes chers compatriotes, en 2023 à maintenir cette maturité politique, cette patience et cette propension à garder espoir en vue : 

 D'un nouveau Tchad de Justice, d'unité et de travail ; 

 D'un nouveau Tchad débarrassé de la mauvaise gouvernance ;

 D'un nouveau Tchad égalitaire dans lequel nous nous reconnaissons tous ; 

 D'un nouveau Tchad capable d'assurer une vie prospère pour tous ses enfants, sans aucune exception.

 Je dirais, pour finir cette allocution, que tout est possible au Tchad. Il suffit d'user de volonté, d'endurance et de confiance en soi.

Peuple Tchadien, que Dieu, te prenne en garde.